Il était temps !

L’Union européenne va enfin réexaminer son accord d’association avec Israël. Elle entend invoquer son article 2, qui conditionne ce partenariat au respect des droits humains. 

Nous demandons sa suspension  depuis fin 2023 ! Cette décision est plus indispensable que jamais, alors que Benyamin Netanyahou vient  d’intensifier les opérations militaires pour « prendre le contrôle de tout le territoire de la bande de Gaza », et que des centaines de palestiniens meurent et fuient les bombes chaque jour. 

Cela fait maintenant plus d’un an et demi que le gouvernement israélien s’est enfoncé dans une répression inhumaine et meurtrière contre le peuple palestinien. Depuis la monstrueuse attaque terroriste perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023, les dirigeants israéliens d’extrême-droite mènent une guerre qui ne fait aucune différence entre les militaires et les civils, et qui a déjà fait plus de 50 000 morts, dont 15 000 enfants. 

Rien ne peut justifier la destruction totale de Gaza. Rien ne peut justifier  le choix délibéré de priver une population de soins et de nourriture. Rien ne peut justifier la purification ethnique en cours sous nos yeux, ce sont des crimes de guerre qu’il faut sanctionner : les responsables doivent être jugés. 

Rappelons que la Cour internationale de Justice a émis un mandat d’arrêt international contre Benyamin Netanyahou. Une grande partie des Israéliens se sont aussi désolidarisés de leur gouvernement : 68% d’entre eux souhaitent un accord avec le Hamas(1). L’enfermement d’Israël dans cette guerre n’est pas la volonté du peuple, mais la dérive autocratique d’un dirigeant qui joue sa survie politique en empilant les cadavres. 

Face à l’horreur de cette situation, la position de Place publique depuis des mois est très claire, et reste la même : 

  • Nous demandons d’urgence la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, en faveur de laquelle nous nous étions déjà prononcés.
  • Nous appelons l’UE à aller plus loin. Ce ne sont pas les menaces qui feront plier le gouvernement israélien, mais les sanctions. Nous sommes son premier partenaire commercial : frappons-le au portefeuille, visons les membres du gouvernement, les colons en Cisjordanie. 
  • Nous appelons le gouvernement israëlien et le Hamas à un cessez-le-feu immédiat, permanent et sans condition dans la bande de Gaza. C’est la première étape indispensable pour revenir à la table des négociations. Nous voulons la libération immédiate des otages israéliens, Notre objectif doit être d’avancer vers une solution à deux Etats, la seule crédible pour une paix juste et durable. 
  • Nous défendons le principe de reconnaissance par la France d’un État palestinien comme l’ont déjà fait l’Espagne, la Norvège et l’Irlande ; et demandons à travailler au démantèlement du Hamas avec nos partenaires internationaux.
  • Nous sommes solidaires des peuples qui veulent la paix, soutenons les manifestants en Israël qui veulent mettre fin au gouvernement Netanyahou et à la guerre, aux Palestiniens qui luttent pour leur liberté, et aux organisations de la société civile qui œuvrent sur le terrain au quotidien pour un futur commun.

Seul le respect du droit international, de la démocratie et des principes humanitaires ramènera la paix à Gaza, et non le triomphe de la violence. 

 (1) Enquête d’opinion de l’Institut Midgam pour la chaîne israélienne Channel 12, publiée le 25 avril 2025

23 mai 2025 | Place Publique