agir pendant qu’il est encore temps.

Nous avons entendu les cris d’alarme des scientifiques sur le dérèglement climatique et nous avons pris acte de la date de 2030 comme le moment de bascule dans l’irréversibilité de la catastrophe. Nous voyons ces millions de vies brisées par le chômage et la précarité, nous voyons la colère monter contre la sécession sociale en cours, nous voyons notre démocratie kidnappée par des lobbies qui dévoient chaque jour un peu plus nos institutions.

Nous avons été ébranlés par le Brexit, par les triomphes d’Orban, de Trump, de Salvini, de Bolsonaro et, surtout, par l’absence de remise en cause de nos élites. Nous ne pouvons laisser celles et ceux qui nous gouvernent continuer les mêmes politiques jusqu’à l’effondrement final.

agir politiquement.

Partout en France, et bien au-delà, des millions de citoyennes et de citoyens se mobilisent déjà et prennent en charge à leur échelle les transformations vitales que nos gouvernements refusent d’assumer. Coopératives paysannes sur les circuits courts, associations se battant pour préserver les solidarités sociales ou lutter contre les discriminations qui défigurent la République, tiers lieux réinventant l’espace public, collectifs œuvrant à un accueil digne des exilés ou s’opposant aux projets climaticides, élus locaux mettant en place la démocratie participative, ONG luttant contre l’évasion fiscale, tous essaient, à leur niveau, d’infléchir le cours des choses.

Mais sans prolongement politique, ces luttes, ces engagements, ces espérances, ces succès ne suffiront pas à enrayer notre marche collective vers l’abîme. « Politique » : nous assumons ce mot. Nous venons d’horizons différents, nos votes ne furent pas toujours identiques, nos opinions peuvent diverger sur certains points, mais nous sommes toutes et tous d’accord sur l’essentiel et nous avons toutes et tous conscience de vivre un moment de bascule. Voilà pourquoi nous lançons « place publique ».

Ce mouvement, construisons-le ensemble. Sans exclusivité. Nous ne sommes pas des professionnels de la politique, mais nous avons la volonté, par-delà nos divergences, d’unir nos forces pour remettre les citoyens au cœur de l’action publique, pour reprendre la maîtrise de notre destin, pour renouer avec la promesse républicaine d’égalité si souvent trahie, quelles que soient nos origines, nos croyances ou notre lieu de résidence.

En partant des idées, des solutions, comme des mobilisations de terrain, nous devons construire un mouvement ouvert à toutes celles et tous ceux qui partagent les principes de solidarité sociale, de respect du vivant, de renforcement de la démocratie et de promotion des droits humains.

Organisée autour de causes communes et animée par des porteurs et porteuses de cause, place publique se fixe comme mission d’accueillir les luttes et les expérimentations existantes, de les mettre en relation les unes avec les autres, de forger à partir d’elles une vision du monde et de porter un projet alternatif à l’atomisation sociale et aux passions autoritaires. De partir du terrain et des idées pour produire une nouvelle offre politique.

À toutes celles et tous ceux qui chaque jour font plus que leur dû pour faire bouger les lignes, à toutes celles et tous ceux qui sont désireux de s’engager mais ne savent ni où ni comment le faire, nous lançons un appel : regroupons-nous avant qu’il ne soit trop tard.

Il ne s’agit pas là d’un énième appel à sauver le monde, mais de l’acte de naissance d’un mouvement qui a vocation à se structurer sur tout le territoire français et au-delà, à travers l’Europe, à multiplier les réunions publiques, à contrer les lobbies et à bouleverser le champ politique.

Retrouvons-nous et, ensemble, investissons la place publique !