Dans la nuit du 7 au 8 décembre, Bachar Al-Assad a fui la Syrie face à la prise de contrôle du pays par des rebelles, mettant un terme à 13 ans de guerre et plusieurs décennies de régime tyrannique.
Depuis la révolution de 2011, la Syrie est un pays exsangue, comptant plus de 13 millions de réfugiés et déplacés internes, des milliers de prisonniers politiques enfermés dans les prisons de Bachar Al-Assad, une économie en ruine, une dictature ne tenant que par le narcotrafic et le soutien de ses parrains Russes et Iraniens.
La chute de Bachar Al-Assad tourne cette page.
Nous n’oublierons pas les plus de 500 000 morts massacrés par le régime suite à cette révolution. Nous n’oublierons pas les sièges de Homs, d’Alep, de Yarmouk, les bombardements russes sur des populations civiles des années durant, les milices armées par l’Iran commettant exactions après exactions.
Nous n’oublierons pas non plus les silences et les soutiens coupables d’une partie de la classe politique française, les visites de parlementaires auprès de Bachar Al-Assad à Damas pendant la guerre, l’alignement sur Poutine et n’importe lequel de ses sbires poussant parfois à justifier l’injustifiable.
La fin du règne de Bachar Al-Assad ne peut qu’être saluée. L’effondrement soudain du pouvoir en place, victime d’une offensive éclair des rebelles, marque l’arrêt des années de dictature et d’atrocités du boucher de Damas. Cela ouvre des perspectives aux millions de syriens qui rêvent d’un pays libre, de pouvoir rentrer chez eux, de construire ensemble la paix.
Pour autant, le futur de la Syrie est incertain. Le pays reste divisé, et le poids des islamistes est un réel motif d’inquiétude, notamment pour les droits des femmes et des minorités. Même si aujourd’hui des femmes et des enfants sont libérés des geôles d’Assad, personne ne sait de quoi seront faits les prochains mois, et les risques d’une telle situation sont immenses. Une transition pacifique du pouvoir, un gouvernement de consensus hors des ingérences étrangères, un chemin vers la fin des violations systématiques des droits humains sont nécessaires.
Place publique se tient aux côtés des Syriens qui souhaitent une Syrie libre, démocratique, en paix, permettant la protection des populations civiles qui ont trop souffert et des minorités, aux premier rangs desquelles kurdes et chrétiennes.
9 décembre 2024 | Place Publique