Après une semaine de claquements de portes et de tragi-comédie, le Président re-nomme donc son plus proche allié. Il s’entête depuis un an et demi dans une seule option politique. Choisir dans son cercle est la seule solution qu’il envisage malgré sa défaite aux élections qu’il a lui-même convoquées sans raison en juin 2024. Ne mesurant pas la lassitude et l’épuisement démocratique du pays, il prend un risque immense pour la stabilité de la France, rejouant sans cesse le même scénario malgré les échecs successifs.
Les partis qui veulent la stabilité et qui ont toujours choisi le dialogue, à l’instar de Place publique, sont inquiets. Inquiets comme des millions de Français et Françaises attachés aux institutions démocratiques.
Seules des réorientations politiques profondes peuvent désormais garantir un minimum de stabilité. Le flou a assez duré. Aussi, lors de sa Déclaration de Politique Générale, le Premier Ministre devra être extrêmement clair sur ce qu’il entend porter. La seule référence au débat parlementaire, quand on voit les déchirements au sein même de son camp, n’est pas suffisante.
Il faut :
- Suspendre la réforme des retraites.
- Adopter une trajectoire moins abrupte et plus soutenable de réduction de la dette et des déficits publics.
- Mettre en place des mesures fiscales justes et précises sur les plus hauts patrimoines qui garantissent des ressources suffisantes pour rendre cette trajectoire réaliste et moins douloureuse pour les travailleurs.
- Assurer le maintien du pouvoir d’achat des Français en renonçant à plusieurs mesures du projet de budget présenté devant le Haut conseil aux finances publiques.
Notre ligne n’a pas changé, malgré cette pantalonnade : le fond des politiques proposées détermine notre choix. Il est désormais impératif que le Premier ministre assume les ruptures qui sont sur la table et les défende clairement.
Trop de temps a été perdu. L’entêtement et l’arrogance ont mis le pays dans l’impasse. La gauche, ouverte au dialogue, a fait preuve de responsabilité et n’a jamais joué avec nos institutions comme tant d’autres, mais elle ne peut être jugée responsable à la place de ceux qui ont le pouvoir.
Il s’agit maintenant de montrer ce changement de cap. C’est la condition pour qu’un budget soit adopté et que le gouvernement ne soit pas censuré.
11 octobre 2025 | Place Publique