Face aux attaques constantes que subissent les démocraties européennes et à la dégradation de la situation économique et sociale de notre pays, la politique ne peut être un jeu dans lequel on fait tomber les gouvernements comme des quilles sans autre perspective que le prolongement du chaos.
Voilà pourquoi nous avons participé aux négociations menées entre le gouvernement et les partis de gauche ces dernières semaines pour arracher des avancées concrètes pour nos concitoyens.
Voilà pourquoi aujourd’hui, nous décidons de ne pas censurer le gouvernement de M. Bayrou, malgré nos désaccords profonds.
Ce gouvernement a fait plusieurs concessions : abandon de la suppression des 4000 postes d’enseignants, hausse des investissements dans l’hôpital public, maintien du remboursement des médicaments et consultations, réouverture du chantier de la réforme des retraites – dont la mesure d’âge – avec les partenaires sociaux, mise à l’agenda de la proportionnelle et création d’une banque de la démocratie…
Si ces mesures sont des avancées indéniables, elles sont évidemment loin de répondre aux attentes de Place publique, en particulier sur la justice sociale ou la transformation écologique. Nous savons pourquoi nous sommes dans l’opposition et pourquoi nous portons un projet radicalement différent de la politique que ce gouvernement entend mener.
Mais nous savons aussi combien chaque avancée obtenue compte et à quel point l’instabilité pèse sur la vie du pays. Et nous avons noté que c’est avec la gauche et non avec le RN que le gouvernement a négocié, contrairement à son prédécesseur.
Place publique ne vote donc pas aujourd’hui la censure du gouvernement et salue la position courageuse et exigeante de ses partenaires socialistes. La discussion du budget dans les prochaines semaines permettra de constater si les promesses de compromis se transforment en actes réels et, à ce moment-là, la question d’une éventuelle censure se posera à nouveau. Nous verrons alors si le dialogue social initié est sérieux et nous agirons en conséquence.
En attendant, nous continuerons à porter nos demandes de justice sociale et fiscale, à exiger que la transformation écologique ne soit pas sacrifié, à tout faire pour que le chantier de la refondation démocratique avance rapidement, avec comme premier acte le passage au scrutin proportionnel que nous demandons depuis notre création.
Nous ne faisons pas de la politique pour nous complaire dans des postures stériles. Habités par le tragique du moment historique que nous traversons, nous voterons à chaque fois en conscience et en responsabilité.
Notre boussole a toujours été, est et restera l’intérêt général et notre objectif est d’améliorer la vie des Françaises et des Français.
16 janvier 2025 | Place Publique