Les dernières élections européennes nous montrent le chemin de la résistance face à l’extrême droite : à nous de les rejoindre et de nous engager pleinement à leurs côtés !

Contre la montée des replis identitaires, un sursaut démocratique s’affirme. Il est parfois inespéré : il y a quelques mois encore, nombre de candidats progressistes étaient donnés battus.
Pourtant, là où la démocratie s’est exprimée librement, le camp du progrès a su convaincre.
En Roumanie, la victoire de Nicusor Dan, soutenu par une coalition pro-européenne, a permis de faire barrage à l’extrême droite, qui avait remporté le précédent scrutin finalement annulé pour cause d’ingérence. Ce basculement dit quelque chose de simple mais essentiel : quand le scrutin est organisé de manière sincère et transparente, et quand les démocrates de combat se rendent aux urnes, le pire n’est jamais certain.

En Pologne, le premier tour de l’élection présidentielle place en tête Rafal Trzaskowski, libéral et pro-européen, avec 31,2 % des suffrages. Il devance Karol Nawrocki, soutenu par le parti nationaliste. Le second tour opposera deux visions irréconciliables de la société : l’une ouverte, démocratique et solidaire, l’autre conservatrice et identitaire qui oppose les citoyens entre eux. A travers ce choix, c’est l’avenir européen de la Pologne qui se joue.

Au Portugal, le parti d’extrême droite Chega réalise une percée historique (22,6 %, 58 sièges), nourrie par les fractures sociales et les discours identitaires. Mais il reste tenu à distance du pouvoir. Une coalition de centre-droit s’impose, sans majorité absolue. Ce fragile sursaut rappelle que les idéaux de la révolution des Œillets n’ont pas disparu, une mémoire démocratique vit encore, même sous pression.

Et cette dynamique dépasse l’Europe. Au Canada comme en Australie, des candidats du centre ou de gauche, donnés perdants, ont récemment triomphé face à des adversaires soutenus par Donald Trump. Le Président américain se voulait le partenaire des extrêmes droites occidentales, il devient finalement leur repoussoir… C’est la preuve que nous sommes encore capables de voir les périls qui nous attendent et de les déjouer ensemble en nous mobilisant pour l’Etat de droit, pour la justice sociale, pour la dignité humaine. 

Face à cette recomposition politique, Place publique réaffirme une conviction essentielle : seule une Europe plus juste, plus écologique, et plus solidaire peut répondre aux colères légitimes qui traversent nos sociétés. Céder au cynisme ou au fatalisme, c’est offrir un terreau aux extrêmes, et au repli.
Notre responsabilité est collective. Il nous faut retisser du lien, restaurer la promesse démocratique, réparer les inégalités, redonner aux citoyens la confiance et le goût de l’engagement. Cela exige une volonté lucide, mais aussi une forme d’espérance active.

Gardons foi en notre idéal démocratique et défendons-le avec détermination par notre vote, notre engagement militant et nos manifestations, pour que la démocratie demeure, durablement, notre bien commun.

19 mai 2025 | Place Publique