En 1959, la loi Debré institutionnalise le financement public des écoles privées. Pour s’y opposer, une pétition recueille 11 millions de signatures. Le 19 juin 1960, une grande manifestation est organisée à Vincennes, le serment de Vincennes y est prononcé par plus de 400 000 personnes.
« Nous faisons le serment solennel :
- De manifester en toutes circonstances et en tous lieux notre irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation ;
- De lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation ;
- Et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’Ecole de la Nation, espoir de notre jeunesse. »
Depuis, la privatisation de l’éducation progresse d’année en année jusqu’à la loi de la Confiance de Jean-Michel Blanquer et le financement par les collectivités des maternelles privées, le développement toujours plus grand des formations supérieures privées au détriment du service public.
Certains pourront se satisfaire d’un apparent apaisement de la guerre scolaire. Or nous constatons une guerre scolaire qui ne dit pas son nom. L’école privée favorise le communautarisme scolaire et le séparatisme social, alors que l’urgence sociale appelle à une réelle mixité. Le monde d’après sera celui où le commun sera plus fort que tout ce qui sépare.
L’école qui crée l’essentiel commun d’une société de coopération et de solidarité est l’école publique. Les fractures qui fragilisent notre société, le racisme, la ségrégation sociale, les injustices et toutes formes de discriminations, ne trouveront de remèdes que dans l’éducation pour toutes et tous.
L’école publique est celle qui accueille tous les enfants, quel que soit leur milieu social, la religion de leur famille, leurs besoins spécifiques, elle n’est pas l’école de l’entre-soi, elle est l’école de tou.te.s et de chacun.e des enfants qui vivent sur le territoire français, sans distinction aucune.
Militons pour que cette école du commun ait toute sa place et ne soit pas soumise aux pression du néo-libéralisme.
Place Publique appelle à une constitution citoyenne de l’École qui définisse un à un ses grands principes et qui puisse la soustraire des stratégies et certitudes politiques qui l’affaiblissent de jour en jour. Retrouvez notre tribune ici
Place Publique
19 juin 2020 | GT Education