Oui, c’est un texte de plus sur l’abstention. Mais promis on vous évite la moralisation habituelle. Juste rappelez-vous : 5 ans, c’est long.

En 5 ans d’un mandat de président, notre vie change. En 5 ans, on commence des études, les finit, on cherche un emploi. En 5 ans on emménage, déménage, voir ré-emménage. En 5 ans, on se fait des amis, d’autres s’éloignent, et on grandit.

Tout ce temps, dans un pays dont les lois évoluent et sont mises en œuvre sous l’autorité d’une personne : le président. Et ça change nos vies : du confinement au prix de l’énergie, tout est devenu politique.

Alors oui, les élections, surtout cette année, avouons-le, ça ne motive pas grand monde. Les politiciens passent et leurs promesses avec, et souvent, rien ne change. Les discours à la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux nous le répètent: il faut voter. Mais c’est légitime de se demander à quoi bon, de refuser d’entrer dans un système qui depuis trop de temps, n’a rien fait pour nous. La politique ne fait pas tout, et de nombreux engagements hors d’elles ont du sens et sont légitimes.

Mais là, le racisme, la haine de l’autre, le mépris des droits humains et la violence investissent notre société alors que l’extrême droite n’a jamais été aussi forte.  Mais là, le sud de la France vit une sécheresse en mars, la terre s’épuise de façon irréversible sous nos pieds, et le gouvernement prend des vacances permanentes en colocation avec les lobbies. Mais là, être pauvre devient un délit : Macron propose de détruire le RSA, de casser les retraites des plus faibles, et de considérer les chômeurs comme coupables. Mais là, la guerre en Europe nous rappelle que nous ne sommes à l’abri de rien, et que face à la folie de certains, nous ne pourrons que compter sur notre solidarité collective.

L’odeur de l’essence, c’est la peur, la haine qui pousse à l’extrême, « à allumer l’incendie et à tout enflammer« . L’odeur de l’essence, c’est l’air du temps que l’on sent tous en zappant sur Hanouna ou en ouvrant Twitter et Instagram. C’est cette rage que l’on ressent et cette envie de révolte face aux injustices subies, aux scandales et au mépris, aux mesures politiques qui détruisent des vies. 

Et pourtant, les jeux ne sont pas faits. Si nous sommes la génération qui va tout changer, poussons le changement dès aujourd’hui. On ne peut plus attendre sagement notre tour, et laisser ceux au pouvoir nous léguer les cendres de l’incendie qu’ils auront allumé. On ne peut plus détourner le regard alors qu’ils ne rêvent que d’une jeunesse passive, endormie.

Alors oui, peut-être que ça ne changera pas grand chose, et qu’on sera déçus.. Peut-être que toutes nos batailles n’aboutiront pas. Peut-être qu’une goutte dans un océan de voix, ça ne pèse pas tant que ça. Mais sans elle, nous passerons notre vie à attendre la vague qui ne viendra jamais, à fixer l’horizon et l’orage qui arrive au large, sans réagir.

Le 10 avril, le 24 avril, allez juste voter.

Tout ce qu’il faut savoir pour voter les 10 et 24 avril 2022 :

7 avril 2022 | Place publique Jeunes