Voilà plus de 3 ans que notre mouvement, Place Publique, s’est construit autour de l’exigence d’un rassemblement des forces politiques et citoyennes. Un rassemblement qui répond à la nécessité vitale de répondre aux urgences nées des injustices sociales, du défi climatique, de l’essoufflement démocratique et de l’impuissance organisée de l’Europe.
L’année 2022 sera politiquement décisive. L’élection présidentielle, suivie des élections législatives, détermineront le quotidien des Français et des Françaises, tout comme notre place en Europe et dans le monde, pour les 5 prochaines années.
A cette heure, notre camp politique est morcelé. Les prétendants à la compétition électorale sont trop nombreux et nous n’arrivons pas à proposer un chemin commun, quand bien même les projets des un.es et des autres se font écho, et que l’essentiel est en jeu pour notre pays.
Cet essentiel, il est celui qui nous anime, celui qui a motivé notre engagement, celui qui nous fait tenir, en dépit des vicissitudes de la vie politique. Certain.es considèrent que l’échéance est perdue d’avance, que la bataille culturelle étant perdue, la victoire politique devient improbable, si ce n’est impossible.
Et pourtant, chaque jour nous donne encore des raisons d’espérer et de poursuivre la lutte. Nous savons que l’histoire n’est jamais écrite d’avance, qu’elle est faite de flux et de reflux, de revirements, de surprises et de contrepieds. Nous nous rappelons chaque jour qu’il n’y a pas voie toute tracée, que nous pouvons faire l’histoire. Alors, en ce mois de janvier 2022, armons nous d’audace, de courage et du sens des responsabilités pour affronter cette année déterminante. Ce sera notre boussole.
Nous le devons à celles et ceux qui ne peuvent pas attendre 5 ans de plus pour qu’advienne une société plus égalitaire et écologiquement soutenable. Nous le devons aussi aux militants et militantes qui se battent sur le terrain, dans des associations, des syndicats, des collectifs, des groupes locaux, et qui pour certain.es étaient présent.es avec nous à Marseille en octobre dernier pour nos Etats Généreux de l’Humanisme. Nous le devons à nous-mêmes.
Les premiers jours de l’année sont des moments de transition et d’introspection. Les derniers jours de l’année passée ont permis de faire le bilan. Il nous faut désormais nous projeter, tracer des perspectives. La pandémie de Covid19 risque encore, au moins pour quelques mois, de dicter ses exigences et d’affecter nos entourages. Nous saluons le dévouement et le professionnalisme des professionnels de santé et des agents publics qui œuvrent sans répit depuis près de 2 ans.
Aucun enseignement de la crise sanitaire que nous vivons ne semble pourtant avoir été tiré de la part du Gouvernement comme des candidat.es des droites et de l’extrême-droite. Ce dont nous avons fait l’expérience collectivement devrait pourtant nous enjoindre à revoir en profondeur nos logiciels et nos manières d’habiter le monde, renouer avec l’esprit des conquêtes sociales, restaurer et réinventer ce qui nous est commun, rompre avec la fatalité , offrir des conditions de vie, de travail et de rémunération dignes et à la hauteur de la contribution sociale de chacune, réinventer nos services publics, poursuivre le combat de renforcement des droits humains, garantir l’accès à un logement décent et à une alimentation quantitativement et qualitativement satisfaisante, donner accès à la mobilité pour tou.tes, réduire les pollutions, protéger la biodiversité, faire de la santé un bien commun, organiser la justice fiscale et la lutte contre l’évasion fiscale, refonder l’école, restaurer notre appareil productif, donner le contrôle aux citoyens dans la société du numérique, démocratiser nos institutions et nos pratiques politiques, organiser la solidarité et la souveraineté de l’espace européen, lutter contre les discriminations…
Depuis 3 ans, nous avons bâti un édifice commun, nous avons porté des causes, nous avons organisé des débats, nous avons manifesté, nous avons noué des liens avec d’autres organisations militantes, nous avons participé aux élections européennes et locales.
Pour tout cela, nous vous remercions très chaleureusement. Nous savons ce que cela réclame d’énergie, de temps, de sacrifices. Nous savons aussi ce que cela procure de satisfaction, de rencontres et de réalisation.
En 2022, notre mouvement sera une fois de plus au rendez-vous. Dès ce mois de janvier, dans le prolongement des échanges de fin d’année, nous aurons à débattre à nouveau et à faire des choix sur notre trajectoire politique pour l’année qui s’amorce.
D’ici là, nous vous souhaitons une très belle année et nos meilleurs vœux.
Prenez soin de vous et de vos proches.
A très bientôt.
Emilie Agnoux et Jo Spiegel
Co-présidente et co-président de Place publique