L’Europe ne peut rester silencieuse et passive face aux 24000 morts palestiniens, victimes des bombardements israéliens. Un territoire, Gaza, est en passe d’être rasé. Un territoire soumis à la désolation où même les hôpitaux sont attaqués et où les habitants sont frappés par la famine. Nous ne pouvons fermer les yeux devant ces femmes, ces hommes, ces enfants qui vivent une catastrophe humanitaire et sanitaire absolue. La résolution débattue en ce moment même au Parlement européen doit dire clairement les choses et appeler à des actions concrètes.

Raser Gaza, ce n’est pas lutter contre le terrorisme. Menacer d’un nettoyage ethnique de grande ampleur, ce n’est pas une guerre contre la terreur. Combattre le terrorisme, c’est cibler le Hamas, c’est viser les responsables de l’attaque terroriste du 7 octobre, c’est sanctionner aussi ses parrains Qataris et Iraniens, ce n’est pas tuer des populations civiles de façon indiscriminée. Nul ne pourra reprocher à Place publique de ne pas avoir saisi l’ampleur du pogrom du 7 octobre, mais l’anéantissement en cours de Gaza est profondément inacceptable à nos yeux.

Place publique réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent, et à la libération inconditionnelle de tous les otages israéliens encore retenus à Gaza.

Dès à présent, il nous faut répondre à la catastrophe en cours, et assurer un accès renforcé à l’aide humanitaire. Cela implique d’amplifier celle-ci, de nous assurer que cette aide vitale puisse atteindre tous les civils palestiniens, et ainsi fournir la nourriture, l’eau et les médicaments nécessaires.

Nous avons aussi besoin d’un chemin pour sortir de l’impasse politique. Cette solution ne pourra avoir lieu sans la fin de la colonisation israélienne en Cisjordanie, sans la fin du blocus de Gaza, sans un plan crédible de décolonisation et d’émergence d’un État palestinien.

Place publique appelle l’Union Européenne à faire pression sur le gouvernement israélien et à passer de la parole aux actes en sanctionnant les colons qui commettent des violences abjectes contre les Palestiniens en Cisjordanie, et en déclenchant la clause droit de l’homme de l’accord d’association entre L’UE et Israël (article 2), ouvrant la voie à la suspension de celui-ci. Nous devons aussi affirmer le besoin de respecter le droit international, soutenir les juridictions internationales, et leur droit à enquêter sur les crimes commis à Gaza et à en poursuivre les responsables.

Il y a urgence à Gaza. Passons de la parole aux actes.

17 janvier 2024 | Place Publique