Faire du pays de Retz un terreau de l’innovation et de la transition démocratique, voilà l’objectif de la réunion qui s’est tenue le vendredi 3 décembre à Sainte Pazanne.
Monique Rabin ancienne députée PS du Pays de Retz et ancienne maire de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, ainsi que Michel Calvez ont invité à cette occasion Jo Spiegel, co-fondateur du mouvement Place publique.
Devant une centaine de personnes, Jo Spiegel a pu développer en trois points distincts son expérience et sa vision de la démocratie.
Le sens : la crise de la représentation oblige à un renouveau des pratiques démocratiques.
Il faut cesser de considérer les habitants comme des consommateurs-électeurs mais au contraire comme des acteurs-citoyens. La démocratie de participation est à la démocratie ce que la pédagogie active est à la pédagogie. Nous devons être capables de proposer une démocratie continue, qui n’existe pas seulement durant les échéances électorales, mais au contraire, qui se poursuit entre et permet au citoyen d’exercer ses droits civiques de manière perpétuelle. C’est là que s’exprime l’intelligence collective ; c’est là que se font les transformations ; c’est là que se construit l’intérêt général ; c’est là que s’épanouit une société de coopération. Pour autant la démocratie de représentation et démocratie de participation ne s’opposent pas. Il y a nécessité d’un leadership de la part des élus, à condition qu’il soit un leadership de service.
Une démocratie inclusive : comment ?
La démocratie continue n’est pas une démocratie en continu qui exalte les débats sans fin, les échanges sans enjeu, les délibérations sans objet et les rencontres sans débouché. Cette démocratie-là n’en a que le goût. Une démocratie continue est une démocratie de projets.
C’est pourquoi le principe fondateur de la vie démocratique mise en œuvre par l’équipe de Jo Spiegel à Kingersheim est qu’aucun projet porté par la municipalité dans le cadre de son contrat municipal et aucune interpellation lancée par les habitants ne peut faire l’économie de séquences démocratiques.
Toute séquence démocratique a un début et une fin, elle fait l’objet d’une préparation minutieuse et prend fin lorsque le projet mûri est présenté au conseil municipal pour décision : c’est le sens du continuum démocratique entre la phase décisive et la phase décisionnelle.
Faire de la politique autrement : pourquoi ?
Le monde politique a passé son temps à viser l’individu comme l’horizon de tout, alors qu’il faut réveiller le citoyen. Le citoyen, c’est-à-dire la « personne » unique et singulière, partie prenante du commun et donc en capacité de dépasser son quant-à-soi, c’est-à-dire capable de transcendance.
Pour Jo Spiegel, la première responsabilité des politiques aujourd’hui n’est pas leur identification à un parti, mais de veiller scrupuleusement à l’élévation du débat public et de tenter de tirer vers l’avant et vers le haut.
Il explique la raison qui l’a amené à avoir co-fondé un nouveau parti politique, Place Publique.
La première raison est la volonté de contribuer à créer un nouveau logiciel politique qui cherche à fertiliser réciproquement les réponses aux trois urgences écologique, sociale et démocratique. L’écologie ne peut être l’ennemie du social et la démocratie ne peut se réduire à des élections et à des institutions. Il n’y a pas de transition écologique réelle sans transition sociale et démocratique, et vice versa.
La deuxième raison est le parti pris girondin. Il ne souhaite pas seulement une décentralisation renforcée, mais aussi l’application du principe de subsidiarité ascendante, du bas vers le haut. C’est cela qui a inspiré les notions de porteurs de cause thématique et de places publiques locales capables d’infuser les changements d’échelle et de faire système.
La troisième raison, c’est l’ambition de réunir les gauches et les écologistes pour sortir le pays et son avenir du débat mortifère entre les libéraux et les populistes. Une démocratie ne grandit que dans la pluralité.
La dernière raison tient à l’état d’esprit du mouvement, totalement en phase avec les convictions et les pratiques vécues à l’échelle de son engagement local.
Des témoignages ou questions sont venus ponctuer cette soirée montrant le désir de renouveau des pratiques démocratiques mais aussi le caractère encore exploratoire de ces expériences.
Place Publique a pour vocation, du fait de ses statuts, d’être un lieu de débats, d’innovations politiques, de formulation de propositions…
Aussi, Place Publique propose de poursuivre la mise en commun des expériences pour en retirer des enseignements dans des Cafés de la Place, des rassemblements organisés localement avec les sympathisant·es et les adhérent·es.
Pour plus d’informations concernant les futurs événements organisés par la Place publique territoriale de Loire-Atlantique, veuillez nous contacter par mail via 44@place-publique-locale.eu.
4 décembre 2021 | PP Pays de la Loire