Depuis plusieurs semaines, l’Office Français pour la Biodiversité (OFB) fait l’objet de dégradations, menaces et mise en danger de son personnel. Comme plusieurs autres organismes et agences qui travaillent sur les sujets agricoles et environnementaux, à l’image de l’ADEME et de l’INRAE, et des associations environnementales, comme FNE. 

Loin de soutenir sa police de l’environnement, le Premier Ministre l’a attaquée lors de son discours de politique générale. Plusieurs personnalités politiques de droite ont même appelé à sa disparition pure et simple. En opposition complète avec ces postures démagogiques, Place publique tient à rappeler que l’État de droit ne se négocie pas. Et que l’Etat de droit et la police qui est chargée d’y veiller ne se limite pas à protéger les plus riches et les plus puissants, mais bien à protéger l’ensemble de la population, son environnement. 

A quoi bon réglementer l’usage de pesticides, à quoi bon se battre pour l’interdiction des substances les plus dangereuses pour les humains et les non-humains, si personne ne peut contrôler la mise en œuvre des interdictions ? A quoi bon s’émouvoir du trafic des animaux sauvages en période de pandémie pour menacer de retirer les moyens et d’interdire le port d’arme à la police chargée de lutter contre ce trafic volontiers violent ? A quoi bon légiférer sur l’interdiction de chasser sous l’emprise d’alcool, de braconner, sans police spécialisée, capable d’identifier des espèces interdites à la chasse ? Qui va vérifier que les aménageurs mettent bien en place les mesures environnementales prescrites par les préfets ? 

La police de l’environnement constitue notre seule possibilité de voir les réglementations environnementales réellement appliquées. Avec moins de 20 agents assermentés par département, l’urgence est  au contraire de la renforcer. L’ensemble des salariés de l’office, mais également ceux des agences environnementales, des organismes de recherche sur l’agriculture, le climat et la biodiversité, des associations de protection de l’environnement, œuvrent pour notre santé, celle des générations futures, et pour permettre une cohabitation nécessaire avec la faune et la flore avec qui nous partageons notre pays et à qui nous devons, rappelons-le, notre survie. Leur mission est d’utilité publique. Ils doivent être soutenus sans ambiguïté par l’ensemble de la classe politique. Un préavis de grève a été déposé pour le 31 janvier : Place publique le soutient et appelle le Premier Ministre à corriger ses propos ainsi qu’à renforcer notre police de l’environnement. 

25 janvier 2025 | Place Publique