« Il ne faut pas politiser le sport » sont les propos d’Emmanuel Macron en novembre 2022.
Pourtant, des premiers jeux olympiques à l’hymne nationale en début de cérémonie, en passant par les boycotts, le sport est politique. Un petit voyage dans le temps et dans l’histoire peut le prouver : Dans la Grèce antique, on se servait du sport pour préparer la guerre et former des petit.es citoyen.nes. Dans l’Allemagne de 1936, le IIIe Reich utilisait les JO (à Berlin) pour montrer la supposée supériorité de la « race aryenne ».
Après les JO de Pékin, l’an passé, où nombre de représentants.e politiques ont fait la fête à l’ombre des camps Ouïghours, la coupe du monde au Qatar a encore bafoué les valeurs du sport, nous déshonorant collectivement.
Cinq pays se portaient candidats pour son organisation : l’Australie, le Japon, le Qatar, la Corée du Sud et les États-Unis. Sous prétexte de diversité et de « varier les plaisirs », la FIFA a choisi le Qatar, passant sous silence la corruption flagrante ayant entaché ce choix.
Ainsi a été décidé ce qui a fini par coûter la vie de plus de 6000 travailleurs forcés, morts dans les chantiers Qataris de cette coupe du monde de la honte.
Le sport ne doit pas être politisé ? Allez le dire à Nicolas Sarkozy, lorsque, président de la République Française, il deal avec le prince Qatari, le président de l’UEFA et le propriétaire du PSG la création de BeIn Sport (chaîne TV Qatarie) en France contre le vote de la France pour le Qatar lors de la désignation du pays hôte de cette coupe du monde.
Dans le monde de la corruption de la FIFA, qui regrettera les vies de plus de 6000 travailleurs ?
Serions-nous alors des rabats-joie, comme nous l’a insidieusement fait comprendre Emmanuel Macron? – On vous rassure, nous, le foot, les bières chaudes (ou Coca, au choix),le maquillage bleu blanc rouge, les grands moments collectifs et vibrer sur la Marseillaise, on aime ça.
C’est précisément parce qu’on aime le sport qu’on refuse que nos politiques piétinent sur ses valeurs pour de l’argent.
Si l’impact qu’on pourrait avoir semble lointain, tant les décisions sont prises à une échelle qui peut nous échapper, il reste possible de pousser pour un sport plus éthique. Et Place Publique Jeunes soutient de telles démarches:
Des acteurs s’activent sur des initiatives clé. Une idée marquante est celle de Julien Pierre qui en 2020, a lancé le label Fair Play For Planet, un label vert qui accompagne les différents clubs sportifs. Un tel marqueur pourrait être reconnu par les autorités publiques, et appliqué aux événements sportifs dont les fédérations assurent la promotion.
Plus récemment, 13 ONG dont Surfrider, POW France, entre autres, ont proposé de former les sportif.ves sur les enjeux environnementaux. Accompagner les principaux acteurs par les fédérations pourrait être un premier pas de prise de conscience transposable dans l’esprit général, par l’influence que revêtent ces grand.es sportif.ves.
En bref : Oui le sport est politique. Donc utilisons-le ! Faisons-en le grand levier de changement qu’il pourrait être, au service d’une société plus verte et inclusive.
24 février 2023 | Place publique Jeunes