La démocratie sanitaire en région :

L’épidémie de COVID19 a montré la fragilité de notre société pour faire face aux prochains défis écologiques, climatiques et sociaux. La médecine préventive et curative a été mise en veille, ce qui a retardé les diagnostics. La santé a ainsi accumulé un déficit collectif qu’il faudra surmonter dans les années à venir. Cette dette publique, n’est pas une dette financière, c’est une dette sanitaire, un « commun négatif », qu’il nous faudra compenser.

Comment sortir en 2021 de la crise sanitaire en nous projetant vers l’avenir ?

Les élections régionales sont l’occasion de faire de la politique autrement. Sur la Place Publique des Pays de Loire nous avons choisi des causes à défendre : le féminisme, l’écologie, la démocratie, l’inscription dans une Europe démocratique, la justice sociale. Mais nous n’avons pas de solution toute faite. Nous ne pensons pas que la solution pour gérer la dette sanitaire (le bien commun négatif que nous a laissé l’épidémie), soit aujourd’hui connue, nous la construirons en nous associant aux initiatives locales associatives et entrepreneuriales. Pour construire cette solution nous voulons tirer parti des moyens dont dispose la région.

Faire un bilan de la dette sanitaire au niveau régional

Nous avons besoin d’établir le bilan de la dette sanitaire régionale, celle que nous a laissé l’épidémie, mais aussi plus généralement celle que nous laissent les modes de production et de consommation. Quels sont les territoires qui ont le plus souffert, quelle est la nature des nouveaux risques, comment peut-on les prévenir ? Des outils d’analyse existent dans notre région : équipes de recherche, observatoire régional de santé, expérience des associations. La région peut aider ces corps à produire un bilan régional en les soutenant financièrement et en mettant à leur disposition des moyens matériels.

Soutenir les innovations sociales

Des initiatives ont été prises localement pour lutter contre l’épidémie qui préfigurent d’autres façons de promouvoir la santé et l’entraide sociale. Des réseaux de professionnels en Mayenne ont ainsi créé rapidement des filières de prise en charge, mais n’ont pas été soutenu dans la durée. La démocratie sanitaire orchestrée par les Agences régionales de santé (ARS) est trop souvent une déclinaison de politiques décidées centralement. Comment renverser la perspective pour faire de la région un outil démocratique au service de l’élaboration de projets locaux ?

Penser et agir différemment

Nous voulons faire de notre région un lieu d’innovation dans le domaine sanitaire, de façon à sortir des logiques convenues. La santé de demain se prépare aujourd’hui, il s’agit non seulement de réparer les dégâts des expositions passées, mais aussi de promouvoir la santé des générations futures. La région doit apporter une attention plus grande aux dettes sanitaires que nous accumulons.

Mardi 16 mars 2021 à 20 heures, en direct sur https://www.facebook.com/PlacepubliqueNantes

Intervenants :

Alexandre Monnin : Enseignant-chercheur à l’ESC Clermont BS, directeur de la recherche d’Origens Medialab, directeur du Master of Science « Stratégie et Desing pour l’Anthropocène ». Alexandre Monnin est à l’origine de la notion de « communs négatifs ».

Jocelyn Raude : Enseignant-chercheur à l’École des hautes études en santé publique spécialiste de Promotion de la santé
(sous-réserve) des associations qui militent pour la défense de la santé dans leur territoire

Co-animation par Jacques Orvain et Violaine Lucas de Place publique Pays de la Loire

16 mars 2021 | PP Pays de la Loire