Le Ticket Climat : l’urgence d’en faire une réalité.

Le vendredi 15 septembre 2023, Fridays For Future France, appelle les jeunes à la grève pour le climat. Des mobilisations sont organisées partout en France pour rassembler la jeunesse et crier l’urgence. Ces rassemblements montrent l’attente des jeunes citoyen.nes français.es à des actions écologiques de grande ampleur. Ils montrent la force de la jeunesse et la nécessité de la considérer comme un acteur à part entière de ce combat dans les instances politiques.

Ce rassemblement, plaidoyer pour des mesures écologiques concrètes, nous pousse à réfléchir et à considérer un changement dans tous les secteurs de nos politiques publiques.

Et, aujourd’hui, le secteur des transports publics peut prendre la trajectoire d’un changement profond. Le président Emmanuel Macron a tweeté le lundi 4 septembre en reprenant l’initiative du ticket climat. La députée Karima Delli (EELV) et présidente de la Commission des transports et du tourisme au Parlement européen, s’est empressée de répondre à ce tweet pour prendre note de cette annonce. En effet, côté financement, le ministre des Transports, Clément Beaune, a confirmé, le 7 août dernier, que le prochain projet de loi de finances comprendrait des taxes sur les sociétés d’autoroute et les billets d’avion. C’est donc l’occasion à ne pas laisser passer pour traduire, concrètement, cette initiative du ticket climat en réalité.

Le Ticket Climat : un “pass” train à prix accessible.

Le train est le mode de déplacement qui permet un nouveau modèle de mobilités face à la voiture individuelle, fortement majoritaire dans nos habitudes de déplacements. Le train est aussi une alternative à l’avion. De fait, alors que l’ADEME – l’agence de la transition écologique – estime à 23 fois moins polluant le transport en train que celui par avion, l’offre ferroviaire n’a pas évolué. Que ce soit en France, où la SNCF a augmenté le plafond des prix à la rentrée, ou plus largement en Europe, où “le train est deux fois plus cher que l’avion” selon un rapport de Greenpeace, ce transport qui devrait être le plus démocratisé est, en réalité, loin d’être accessible à toutes et tous !

Développer le train est un impératif dans la lutte contre le changement climatique. Décarboner les transports de fret comme de personnes est une urgence. Pour impulser ce changement, il faut des politiques publiques fortes. 

Le Ticket Climat c’est développer le transport ferroviaire en Europe. C’est s’engager dans une politique écologique et sociale. C’est la volonté de proposer un abonnement mensuel à l’échelle nationale permettant d’offrir un accès illimité à l’ensemble du réseau de transports publics y compris bus et métro. Un Ticket Climat à 49 euros par mois serait estimé à 3 milliards d’euros par an avec la mise en place de taxation des transports polluants. Au-delà de cette mesure, il est même possible d’envisager un abonnement échelonné en fonction du revenu de chacun, pour permettre à tous.tes de prendre le train, à tous.tes de le privilégier face au bus ou covoiturage, à tous.tes de se tourner vers une empreinte carbone minimale. Un Ticket Climat, c’est bien ! Un Ticket Climat social, c’est mieux !

Nos voisins européens, l’Allemagne et l’Autriche, ont mis en place le Ticket Climat. Ils ont en parallèle modernisé et étendu leurs infrastructures ferroviaires pour assurer le report modal de la voiture vers le train.

Cela permettrait donc d’enclencher des pratiques vertueuses. Par exemple, cela nous incite à penser l’industrie du ferroviaire en Europe et son développement de demain. Aussi, repenser nos mobilités, c’est repenser notre environnement. Il est donc nécessaire de réfléchir au rôle et à l’adaptation des gares comme plateformes intermodales qui facilitent les nouveaux déplacements et les rendent accessibles et qu’elles soient, ainsi, les centres d’échanges de demain.

Le Ticket Climat est une nécessité pour s’engager dans une politique des transports publics profondément écologistes et accessibles. Une société de sobriété ne se fera pas qu’avec les urbains, au détriment des ruraux, ou des plus aisés, au mépris des classes populaires. Cette politique publique se doit de démocratiser le train, de mailler la France d’un réseau de chemin de fer ne rendant pas seulement les provinces accessibles depuis la capitale, mais bien à tous.tes les citoyen.nes.

Aujourd’hui, où la jeunesse porte sa voix pour le futur de tous, utilisons notre force collective pour faire de ces initiatives écologiques, des réalités.

18 septembre 2023 | Place publique Jeunes