Place publique se tient aux côtés des Martiniquais, des Guadeloupéens et des habitants de tous les territoires d’Outre-mer dans leur lutte légitime contre la vie chère. La situation est dramatique et dure depuis trop longtemps.
Depuis plusieurs semaines, les tensions bloquent la Martinique. Les prix des produits alimentaires y sont en moyenne 40% plus élevés qu’en France hexagonale¹ et 27 % des Martiniquais vivent sous le seuil de pauvreté. Place publique témoigne de la légitimité des revendications dénonçant la vie chère, dans la lignée du mouvement de 2009 contre la “pwofitasyon”. 15 ans après, les mêmes symptômes demeurent.
Les antillais, et les ultramarins, sont confrontés à un cumul d’intermédiaires et prises de marge insupportables pour leur vie quotidienne. Les tentatives de règlement de cette situation se sont mutées au fil des années en combat de peuples qui se sentent éloignés et leurs préoccupations invisibilisées par Paris.
Cette semaine, un accord entre les distributeurs, l’Etat et la collectivité locale pour baisser le prix de certains produits alimentaires a été annoncé, ignorant les revendications d’un accord plus général. Celui-ci est peu ambitieux et n’améliorera pas significativement la vie quotidienne en Martinique.
C’est pourquoi Place publique appelle le gouvernement de Michel Barnier a réellement sortir les martiniquais et les habitants de la France d’Outre-mer d’une vie toujours plus chère !
- Il est urgent de rappeler toutes les parties à la négociation afin d’aboutir à un accord chiffré et planifié, et à plus long terme de lutter contre l’hyper-concentration et les marges opaques de la distribution et des transporteurs, dominées par des groupes oligopolistiques qui gonflent leur prix : L’Etat doit imposer la transparence totale sur leurs comptes et la structure de leurs marges.
- Nous nous devons également de questionner la continuité territoriale et son équité, alors que le budget des Outre-mer va être amputé de 250 millions d’euros, soit une baisse de 35%.
- Enfin, il est essentiel de développer les filières locales de production alimentaire et d’énergie, afin de réduire les dépendances extérieures, en réorientant les subventions européennes hors des cultures d’exportation, pour soutenir l’emploi et l’alimentation locale, et d’y déployer massivement les énergies renouvelables.
Les tensions qui s’accroissent ne doivent pas donner lieu à une réponse répressive dans les territoires d’Outre-mer.
Nous appelons à poursuivre le dialogue engagé afin que des solutions acceptables et pérennes soient adoptées, ainsi que la mobilisation de l’Etat en ce sens, alors même que le ministre des Outre-mer ne daigne se rendre sur place.
Il est temps d’agir de manière durable. Laisser ces mouvements sociaux sans réponse finira par laisser des traces délétères dans la mémoire collective, renforçant la fracture sociale que ressentent nos compatriotes des Outre-mer.
30 octobre 2024 | Place Publique