La mobilisation par l’ensemble des acteurs de l’éducation, ce jeudi 13 janvier, s’annonce massive. Pour la première fois, la Fédération des conseils de parents d’élèves, la FCPE, les syndicats des personnels d’encadrements et de direction appellent à une journée morte dans les écoles.
Tous sont aux côtés des syndicats enseignants, mais surtout aux côtés de celles et ceux qui œuvrent chaque jour pour que l’Ecole soit un lieu qui puisse accueillir les enfants tous les jours et, ce, dans des conditions ne serait-ce qu’acceptables. Comme pour l’hôpital public, cette crise sanitaire met à jour la mise à mal permanente et désormais intensive et insupportable de l’Ecole.
Ce mouvement de contestation massif résulte d’un mépris constant envers la communauté éducative depuis la prise de fonction de Jean Michel Blanquer aux commandes de l’éducation nationale. Ce dernier, tout occupé qu’il était à ouvrir les palabres réactionnaires qui se sont tenus lors du colloque organisé contre le wokisme à la Sorbonne le 7 et 8 janvier, en a oublié de traiter sérieusement la crise sanitaire. Son combat idéologique pour fabriquer un ennemi de l’intérieur est son premier combat, loin devant un accueil pensé des élèves en classe. Le ministre et sa troupe laissent tranquillement se développer avec beaucoup de complaisance et parfois même un petit coup de pouce, les idées réactionnaires, rétrogrades et toujours iniques sur l’Éducation.
Son grand chantier est de faire de l’école une entreprise (du 20ème siècle) comme une autre. Nous regrettons que prendre en considération les enseignants et leur travail, prendre soin des élèves, accompagner les parents, ne soient pas des préoccupations qui tiennent la corde dans son agenda !
Pourtant tout le monde subit et souffre de l’impréparation, des revirements constants du protocole, des annonces plus que tardives, des non-remplacements, du recrutement en masse de contractuels non formés, mal payés pour palier aux manques criants d’enseignants, de surveillants, d’AESH, d’ATSEM. Les directeurs et directrices d’Ecole, les chefs d’établissements sont épuisés ; les enseignants tiennent à bout de bras leur classe ; les infirmiers et infirmières scolaires sont démunis face à la tâche immense qui leur incombe ; les parents sont à la merci des dysfonctionnements et en sont réduits à l’improvisation constante… et les élèves !
Et les élèves qui sont emmenés à l’école, puis retirés, testés, retestés, qui voient leurs parents sous tension et sans solution, leurs enseignants démunis ; ces enfants qui sont parfois témoins des conflits qui peuvent naître de ces situations, des enfants tiraillés et déjà mis à mal par tout ce que nous vivons depuis le début de la pandémie.
Ces enfants que le ministère de l’Education connaît si peu, ces enseignants que le ministère de l’éducation nationale n’écoute pas, ces parents d’élèves dont on ne reconnaît pas les contraintes quotidiennes, cette Ecole que le ministère de l’Education pense connaître à grand coup d’idées préconçues, de postures surplombantes et d’évaluations incessantes, tout ce monde craque !
Place publique, en tant que mouvement politique, attaché aux fondements d’une école résolument gratuite, laïque, émancipatrice et protectrice de nos enfants, soutient le corps enseignant, les élèves, les parents d’élèves et les personnels des collectivités.
L’École dont les maux ont été mis en exergue avec la pandémie mérite d’être au cœur des débats politiques. L’éducation de nos enfants est une des principales préoccupations des françaises et des français ; elle doit être une priorité !