Le Premier ministre, en annonçant qu’il allait solliciter la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain, a pris une décision grave.

Depuis sa dernière conférence de presse, annonçant un volume d’économies à réaliser, aucune discussion politique n’a été organisée par Matignon avec les forces politiques. Alors que nous avions, comme d’autres, annoncé que nous présenterions des propositions alternatives à la rentrée, le Premier ministre fait le choix du passage en force en reprenant un volume d’économies de plus 40 milliards d’euro qui n’est pas soutenable pour notre économie et réparti de façon totalement injuste. Son appel à la responsabilité ne peut seul suffire à lui accorder la confiance.

La responsabilité aurait été d’organiser un dialogue serein et transparent.
La responsabilité aurait consisté, dans un contexte d’absence de majorité, à accepter le compromis.
La responsabilité aurait consisté à répondre aux objections sur le volume de l’effort demandé aux Français et sa répartition.

Au lieu de quoi, le Premier ministre, en demandant un blanc seing, ce qu’aucun Gouvernement en majorité relative n’a fait depuis des dizaines d’années, fait le choix de la crise. Comme pour la dissolution voulue l’an dernier par le Président de la République, la précipitation des échéances va conduire à une impasse démocratique.

Avec gravité et lucidité sur les conséquences de cette nouvelle crise politique, Place publique ne peut que refuser sa confiance a priori à un Gouvernement qui s’exonère du dialogue républicain et sincère qui seul permet de construire un chemin.

26 août 2025 | Place Publique