La famine de masse est déclarée à Gaza. 2 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire aigüe. 21 enfants sont morts de malnutrition en seulement 3 jours.
Partout, les familles fouillent dans les ruines pour manger, et ne trouvent rien. Dans les files d’attente alimentaire, des civils sont pris pour cible par les personnes qu’Israël a chargées de distribuer l’aide : 1 000 victimes sont déjà tombées sous leurs balles.
La famine n’est pas une conséquence de la guerre, mais bien l’arme la plus massive choisie par le gouvernement israélien. Sa stratégie : achever le nettoyage ethnique de Gaza en semant la famine. Affamer les Gazaouis, pour les forcer à abandonner leurs terres. Affamer les humanitaires, pour les empêcher de secourir les civils. Affamer les journalistes, pour nous empêcher de voir l’horreur absolue qui se joue.
Cette stratégie représente un crime de guerre, comme vient de le rappeler le programme Alimentaire Mondial. Elle piétine les Conventions de Genève et le droit international. Elle nie et méprise l’humanité que nous partageons tous.
Et que fait l’Union européenne pendant ce temps ? Des déclarations en l’air. Des indignations creuses. Des avertissements jamais suivis de sanctions. Elle se paye de mots mais garde les mains dans les poches. La retenue des diplomaties française et européenne n’est plus rien d’autre que la dernière lâcheté qui se prend pour du courage.
Le vrai courage est de nommer Benyamin Netanyahou pour ce qu’il est – un criminel de guerre – et de le poursuivre pour ses agissements. Il est aussi de reconnaître que le massacre de Gaza n’est pas un cas isolé, mais un révélateur : notre monde est en train de basculer dans l’ère des monstres. Des Etats-Unis de Donald Trump aux extrêmes droites européennes, en passant par le gouvernement israélien, ces monstres sont tous ceux qui banalisent l’inhumain, qui imposent la force brutale comme seul mode d’action, et qui veulent humilier les seuls vrais outils de la sécurité internationale : le droit, le dialogue diplomatique, la coopération entre États.
Nous pouvons encore dire non au nettoyage ethnique des Gazaouis. Nous pouvons encore refuser d’entrer dans l’ère des monstres.
Nous appelons la France et l’UE à :
- Reconnaître immédiatement l’État palestinien pour faire pression sur Israël, et accélérer la recherche d’une solution à deux États.
- Suspendre l’accord d’association UE-Israël : puisque le gouvernement israélien n’écoute pas, il faut le frapper au portefeuille.
- Mettre fin aux livraisons d’armes susceptibles d’être utilisées contre les civils palestiniens, et assécher les sources de financement du Hamas.
- Prendre des sanctions contre les colons et les membres du gouvernement d’extrême-droite israélien.
Nous exigeons immédiatement du gouvernement israélien :
- La fin de la « stratégie de la famine » : fin du blocus sur Gaza, retour de la distribution humanitaire sous le contrôle de l’ONU.
- La mise en œuvre d’un cessez-le-feu sans conditions.
Nous exigeons du Hamas qu’il libère tous les otages israéliens.
Il est encore temps de mettre fin à l’horreur. L’UE et la France doivent prendre leurs responsabilités. Maintenant.
24 juillet 2025 | Place Publique