Pendant des années, nous avons lutté ensemble, au Parlement européen et dans la société civile, pour imposer des règles aux multinationales et rendre des grandes entreprises mondialisées comme Zara, Nike ou Shein comptables des crimes commis sur leurs chaînes de production. 

Après d’intenses batailles et des mobilisations massives, nous avons voté la législation européenne sur le devoir de vigilance des entreprises. Cette loi visant à mettre fin à l’impunité oblige les grandes entreprises à vérifier que leurs sous-traitants et leurs filiales ne violent pas les droits humains et ne saccagent pas l’environnement à l’autre bout du monde pour fabriquer les produits que nous consommons en Europe.

Cette loi permet aussi de lutter contre la concurrence déloyale des entreprises étrangères qui vendent aujourd’hui sur notre marché des produits fabriqués par des ouvriers exploités dans des usines qui ne respectent aucune norme imposée sur notre territoire.

Mais le gouvernement français vient de demander le report indéfini de cette loi européenne obtenue de haute lutte. Nous ne pouvons accepter ce renoncement qui contredit en tout point le rôle précurseur de notre nation qui fut à l’avant-garde du combat contre l’impunité des multinationales avec la loi du 27 mars 2017.

Nous exigeons que le gouvernement revienne sur sa position et réaffirme le soutien de la France au devoir de vigilance européen. Nous appelons la Commission européenne à défendre les principes de responsabilité et de justice qui forment le socle d’une législation européenne actée au Parlement et au Conseil européen.

L’abandon du devoir de vigilance serait un recul immense. Ne laissons pas faire !

28 janvier 2025 | Place Publique