Alors que les médias et les réseaux sociaux nous renvoient l’image d’une société fracturée, parfois repliée sur elle-même et ses peurs, les chiffres de l’engagement associatif ou militant nous montrent à quel point les Français·es sont pourtant loin de ce miroir déformant de la réalité.
20 millions: c’est le nombre estimé de bénévoles en France, soit 38 % de la population des 15 ans et plus. Un chiffre dont nous pouvons nous réjouir. Il témoigne de la capacité et de la volonté des Français·es de donner du temps pour les autres. Alors qu’il semble aujourd’hui que tout se vend et tout se chiffre (des objets du quotidien aux abeilles et à la pollution), nous sommes nombreux à nous mettre au service des autres, tout simplement, et cela fait du bien ! Le temps est le bien le plus précieux d’une vie et pourtant nous sommes donc près d’un.e Français.e sur quatre à choisir d’en consacrer une partie à des tâches d’intérêt collectif. Dans une société où l’on ne cesse de courir et où les sources de divertissements sont légion, il y a donc une véritable appétence pour le bénévolat, et cela fait du bien !
Les jeunes ne sont pas en reste dans cet engagement. Impliqués dans un militantisme d’action, c’est la tranche d’âge qui enregistre la plus forte augmentation entre 2010 et 2019 : + 37,5 % de bénévoles pour les 15-35 ans. Prônant des valeurs de solidarité, de partage, d’entraide, ils veulent être utiles. La jeune génération est en quête de sens et revendique de participer à transformer la société. Combien ils ont raison! L’environnement est ainsi la cause défendue la plus en progression, donnant des leçons aux dirigeants du monde entier dont les décisions d’aujourd’hui seront supportées par eux demain. Bravo et mille mercis à vous la jeune génération, vous êtes celle qui va tout changer ! Une jeunesse conscientisée est la promesse de lendemains qui vous ressemblent.
Alors aujourd’hui avec la journée du bénévolat, c’est l’engagement que nous célébrons. Si les Français.es sont si engagés, c’est aussi parce qu’il y a là une aventure humaine; celle de femmes et d’hommes unis dans leurs causes, soudés dans leurs valeurs. Il faut dire que les besoins sont immenses: le climat et l’environnement, la solidarité, les droits humains, le handicap, la santé, l’accès aux activités sportives ou culturelles, et tant d’autres: en fonction des appétences et compétences, chacun.e peut trouver sa place et ainsi contribuer au bien commun. Il faut toutefois souligner que ces engagements, en particulier associatifs, sont parfois un palliatif à un renoncement d’État. Lorsque l’action publique est insuffisante ou refuse ses responsabilités, les citoyen·nes prennent le relai et obtiennent des victoires, qui nous rappellent que nous pouvons changer le cours des choses, et cela fait du bien.
Alors aujourd’hui nous disons bravo et merci à ces femmes et ces hommes qui cumulent des doubles, voire des triples vies, entre les vies personnelle, professionnelle et associative. Rendons hommage à ces femmes et ces hommes engagé.es. Dans notre société protéiforme, ils sont les gardiens de notre raison d’être, de notre équilibre et de notre cohésion.
Le bénévole puise sa motivation dans les objectifs qu’il se fixe, la révolte qui l’anime ou la force et la justesse de ce qu’il crée comme changement, comme lien, comme horizon. Il s’engage de manière libre, choisie, désirée. C’est un acte fort et éminemment social.
Et si finalement c’était cela “faire société” ? Pouvoir se mobiliser à titre individuel dans un cadre collectif pour faire progresser le bien commun et partager des victoires collectives ? Construire des liens forts, unis dans un travail au service de tous. Vivre ensemble, tout simplement.
6 décembre 2021 | Place Publique