Chères amies, chers amis,

Nous sommes toutes et tous des essayistes ! Oui, des essayistes en politique ! 

Nous essayons, sans cesse. De changer la donne. D’être des aiguillons de la transformation écologique. De retisser le lien social. De réinventer la démocratie. De nous hisser au niveau des périls qui pèsent sur nos cités. Quitte à nous heurter à des portes closes ou à des murs. 

Nous essayons car nous savons que rien n’est acquis, mais que rien n’est définitivement perdu non plus, que tout tient à un fil et que chacune, chacun a un rôle à jouer.

Au sein de Place publique, nous essayons depuis bientôt trois ans maintenant. D’inventer un autre rapport à la politique. De renouveler les méthodes, les discours et le personnel d’une scène politique si souvent frustrante, énervante ou déprimante. De rassembler la gauche et les écologistes, aussi, par-delà les querelles de chapelles ou les concours d’egos. 

Nous ne réussissons pas toujours – Vous le savez bien ! – Mais nous essayons sans pause ni relâche !

Au Parlement européen, depuis deux ans exactement, nous essayons avec Aurore Lalucq d’être dignes du mandat que nous avons reçu de vous. De faire entendre des voix différentes, de mener des combats oubliés, de troubler le ron-ron de la politique européenne. Du Green Deal au devoir de vigilance des entreprises, de la fiscalité à la lutte pour les déportés Ouïghours, nous avons obtenu des avancées importantes et joué un rôle qui va bien au-delà de notre faiblesse numérique.

Nous échouons parfois, mais nous essayons, encore et toujours ! 

J’essaie quant à moi, à Strasbourg, Bruxelles ou ailleurs, d’être fidèle à la promesse faite jadis de porter dans les institutions la voix des sans voix, d’être l’écho de celles et ceux qu’on bâillonne, de faire rentrer les droits humains dans le réel. Je voudrais vous remercier du fond du cœur de m’avoir permis d’agir ainsi. Et vous dire que nous n’en sommes qu’au début, que l’aventure de Place publique continue, que nous avons tant de choses à faire, à changer, à vivre ensemble.

La flamme humaniste de notre nation semble s’éteindre, nous voulons la raviver. Nous devons la raviver. Et nous le pouvons, si nous sommes assez nombreuses et nombreux, assez motivé·es, assez innovant·es. 

Le poète Hölderlin écrivait: « là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve ». Les périls nous cernent, mais les opportunités aussi. Les menaces s’accumulent, mais les possibilités de changement aussi. Tout dépend de nous.

La faiblesse actuelle de la gauche et des écologistes n’est pas une fatalité divine. Il ne tient qu’à nous de proposer une alternative solidaire, écolo, humaniste, une alternative crédible et enthousiasmante ! 

A Place publique, nous essayons chaque jour de faire mentir les cyniques et les fatalistes qui affirment que tout est déjà foutu. Venez essayer avec nous ! Venez porter des causes, mener des luttes, élaborer un projet. 

Je ne vais pas vous mentir en vous promettant un chemin de roses et une victoire certaine en fin de parcours. Je peux juste vous garantir que rien ne nous empêchera d’essayer, jusqu’au bout et par tous les moyens. Ensemble. Et vous dire que votre arrivée à nos côtés rendra nos essais plus puissants, plus fructueux, plus heureux. 

En vous attendant avec impatience,

Fraternellement,

Raphaël Glucksmann

12 juin 2021 | Place Publique